La grande aventure Africaine a débuté en septembre dernier. Cinq mois au Mali à vivre au rythme des gens d'ici, à cueillir des expériences profondes avec nos co-locs Élise et Marie-Josée (bon c'est aussi notre fille mais...), nos amis Josée, Deborah, Juliette et Richard, au travail, à l'école, à l'orphelinat, avec les amis du Mali, à voyager et j'en passe.
Et maintenant, le retour est amorcé. Audrey et Christian sont déjà rentrés au Québec le 10 février dernier, moi je suivrai autour du 25 février prochain et Marie restera près des enfants de l'orphelinat jusqu'au 10 mars environ.
Il y a le plan de départ puis il y a la vie qui coule entre nos mains et y laisse une trace indélibile. Terre chaude du pellerin, le sol Africain aura porté nos pas et guidé ceux-ci sur des sentiers différents que ceux prévus au départ.
Chacun d'entre nous, je le sais, reviens avec des trésors enfouis au fond du coeur pour toujours, avec des passages dont la portée se dévoilera doucement, un grain de sable à la fois, comme dans un grand sablier.
Merci à tous de nous avoir lu, écrit, accompagnés en mot ou en présence pendant ce grand voyage. Pour ma part, le partage de cette expérience prendra tout son sens à mon retour lorsque, les yeux dans les yeux, je pourrai pour raconter tout ce que j'y ai vécu.
D'ici là, je cours profiter des quelques semaines qu'il me reste ici à faire autre chose que travailler puisque j'ai terminé mon contrat hier.
A très bientôt... les pieds dans la neige.
Christine xx
vendredi 13 février 2009
samedi 20 décembre 2008
Pathétique ou nostalgique
L’accablante polémique à propos du sapin des fêtes ou de Noël, l’incessant débat sur le réchauffement climatique, la nouvelle coalition pour empêcher Harper de gouverner, les foules dans les milliers de centre commerciaux au boxing day, les ‘drinks alcoolisés à la mode’ pour le temps des fêtes, la ville de Montréal surprise par la dernière tempête de neige, le Parti Québécois qui ressuscite, l’excitation de voir enfin un ‘premier député’ de gauche accéder à l’assemblée nationale, les détenus dans les prisons illégales américaines qui se font torturés avec de la musique heavy métal à plein régime, les mises à pied avant Noël dans les nombreuses entreprises, les dizaines de pétitions sur le courriel ayant besoin de ma signature pour empêcher la bêtise, Britney Spears qui revient au top du palmarès, le débats des chefs, les jeux virtuels qui violent l’enfance à grand coup d’inconscience et de mensonges, les yogourts à faible teneur en gras, les incessantes discussions sur la privatisation du système de santé, les Canadiens feront-ils les séries, les chaînes de lettres virtuelles qui font promotion de la culpabilité, les querelles concernant le mariage gai… et on me demande si je m’ennuie de chez-nous là-bas à Bamako!!!
L’odeur du glaçon collé à ma vieille mitaine Chlorophylle, le vert jade translucide des feuilles naissantes au mois de mai, le son de la bouteille de porto ou du Single malt lorsqu’on l’ouvre avant le partage entre amis, les jambes qui surchauffent devant le feu et le dos qui frissonne avant d’entrer dans la tente un soir de juillet, l’odeur du plat au four un samedi après-midi pluvieux de novembre, le son que font les pages d’un nouveau livre en les tournant calé dans un fauteuil un dimanche matin gris, le murmure des écoliers dans le silence de la maison un matin de semaine en avril, les rires incessants entre amis et l’odeur de l’alcool sur la nappe froissée suite à un repas trop copieux, la cacophonie estudiantine et la lecture d’un magazine qui accompagne l’espresso à la Brûlerie un jeudi après-midi, l’écho du roucoulement de la cafetière le dimanche matin, la lumière de février qui transperce le vitrail suspendu de la fenêtre de ma chambre, la fracasse de rires autour de la table un jeudi après-midi en rencontre d’équipe de travail, les cimes des Appalaches qui dessinent des courbes infinies au crépuscule, les mains enfouies dans la mouillure et la tiédeur d’une citrouille la veille de l’Halloween avec la fée qui menace de la transpercer, le parfum des foins coupés au début de l’été, le son de la pagaie fendant la surface de l'eau sous les étoiles en pleine nuit des perséïdes, les genoux en bouilli sur la neige de gros sel dans la joyeuse course de descente du mont Pinacle au mois de mars, la pelure de la pomme qui craque sous la bouchée violente et affamée un après-midi de fin septembre, le son feutré et sourd de ma salle de cinéma préférée avant la projection, les effluves du vin pourpre qui se laisse choir dans la coupe avant la première lampée du vendredi soir, le son des nouvelles cordes de guitare une soirée de juin assis sur les marches de la galerie, la voix de ma fée qui m’appelle pour la réconforter le soir du premier orage fracassant et éblouissant de l’été, la lourdeur de la canicule d’une soirée d’été qui liquéfie la peau et donne à Montréal l’air d’Atlantis émergeant du fond du fleuve, la même câline de guirlande qui s’emmêle à chaque année en faisant le tour du sapin qui libère ses odeurs sucrées de forêt froide, l’appel du papa lancé par fée carabosse; c’est bien la fée des étoiles qui ouvre la porte avec sa clef magique parce qu’il n’y a pas de cheminées ici en Afrique pour le Père Noel… quelqu’un sera là à l’aéroport pour m’accueillir?
Christian
L’accablante polémique à propos du sapin des fêtes ou de Noël, l’incessant débat sur le réchauffement climatique, la nouvelle coalition pour empêcher Harper de gouverner, les foules dans les milliers de centre commerciaux au boxing day, les ‘drinks alcoolisés à la mode’ pour le temps des fêtes, la ville de Montréal surprise par la dernière tempête de neige, le Parti Québécois qui ressuscite, l’excitation de voir enfin un ‘premier député’ de gauche accéder à l’assemblée nationale, les détenus dans les prisons illégales américaines qui se font torturés avec de la musique heavy métal à plein régime, les mises à pied avant Noël dans les nombreuses entreprises, les dizaines de pétitions sur le courriel ayant besoin de ma signature pour empêcher la bêtise, Britney Spears qui revient au top du palmarès, le débats des chefs, les jeux virtuels qui violent l’enfance à grand coup d’inconscience et de mensonges, les yogourts à faible teneur en gras, les incessantes discussions sur la privatisation du système de santé, les Canadiens feront-ils les séries, les chaînes de lettres virtuelles qui font promotion de la culpabilité, les querelles concernant le mariage gai… et on me demande si je m’ennuie de chez-nous là-bas à Bamako!!!
L’odeur du glaçon collé à ma vieille mitaine Chlorophylle, le vert jade translucide des feuilles naissantes au mois de mai, le son de la bouteille de porto ou du Single malt lorsqu’on l’ouvre avant le partage entre amis, les jambes qui surchauffent devant le feu et le dos qui frissonne avant d’entrer dans la tente un soir de juillet, l’odeur du plat au four un samedi après-midi pluvieux de novembre, le son que font les pages d’un nouveau livre en les tournant calé dans un fauteuil un dimanche matin gris, le murmure des écoliers dans le silence de la maison un matin de semaine en avril, les rires incessants entre amis et l’odeur de l’alcool sur la nappe froissée suite à un repas trop copieux, la cacophonie estudiantine et la lecture d’un magazine qui accompagne l’espresso à la Brûlerie un jeudi après-midi, l’écho du roucoulement de la cafetière le dimanche matin, la lumière de février qui transperce le vitrail suspendu de la fenêtre de ma chambre, la fracasse de rires autour de la table un jeudi après-midi en rencontre d’équipe de travail, les cimes des Appalaches qui dessinent des courbes infinies au crépuscule, les mains enfouies dans la mouillure et la tiédeur d’une citrouille la veille de l’Halloween avec la fée qui menace de la transpercer, le parfum des foins coupés au début de l’été, le son de la pagaie fendant la surface de l'eau sous les étoiles en pleine nuit des perséïdes, les genoux en bouilli sur la neige de gros sel dans la joyeuse course de descente du mont Pinacle au mois de mars, la pelure de la pomme qui craque sous la bouchée violente et affamée un après-midi de fin septembre, le son feutré et sourd de ma salle de cinéma préférée avant la projection, les effluves du vin pourpre qui se laisse choir dans la coupe avant la première lampée du vendredi soir, le son des nouvelles cordes de guitare une soirée de juin assis sur les marches de la galerie, la voix de ma fée qui m’appelle pour la réconforter le soir du premier orage fracassant et éblouissant de l’été, la lourdeur de la canicule d’une soirée d’été qui liquéfie la peau et donne à Montréal l’air d’Atlantis émergeant du fond du fleuve, la même câline de guirlande qui s’emmêle à chaque année en faisant le tour du sapin qui libère ses odeurs sucrées de forêt froide, l’appel du papa lancé par fée carabosse; c’est bien la fée des étoiles qui ouvre la porte avec sa clef magique parce qu’il n’y a pas de cheminées ici en Afrique pour le Père Noel… quelqu’un sera là à l’aéroport pour m’accueillir?
Christian
mercredi 3 décembre 2008
Weekend à Ségou
Quel plaisir que d'enfin sortir de la grande ville de Bamako pour un weekend et visiter un peu de pays en "famille" au sens Malien du terme. Nous étions donc 9 à quitter, par autobus, la ville en ce vendredi matin. Après quelques heures de route nous débarquons enfin à Ségou et paf! tombons littérallement en amour avec cette petite ville au bord du Niger ou règne un calme oublié!
Nos découvertes: le marché (beaucoup plus relax qu'à Bamako), notre journée en pinasse à visiter le Vieux Ségou et le village des potières complètement mobilisé pour la cuisson des poteries de la semaine.
Un festin pour les yeux et le coeur qui prend alors quelques jours à assimiler tout ce qu'il a vu.
Notre grande amie Josée a donc goûté avec nous à cette belle première vrai excursion hors de Bamako.
Voici quelques images pour remplacer ce que les mots ne peuvent décrirent...
mercredi 19 novembre 2008
Scènes quotidiennes
BBQ sur le toit
Ouf! M-J et la cuisine...
Audrey et Zac à la piscine
Aisha et son fils Sidy
Corde à linge
Belles rencontres de randonnée
Production de Bazin (tissu utilisé pour la confection de vêtements)
Claudia, Élise, Aurèle et Mathieu en musique au CCF
Musique et brin d'herbe
Amitié de zoo de Mama et Audrey
Ouf! M-J et la cuisine...
Audrey et Zac à la piscine
Aisha et son fils Sidy
Corde à linge
Belles rencontres de randonnée
Production de Bazin (tissu utilisé pour la confection de vêtements)
Claudia, Élise, Aurèle et Mathieu en musique au CCF
Musique et brin d'herbe
Amitié de zoo de Mama et Audrey
L'orangeraie
Dimanche, nous sommes sortis en famille chez un ami pour passer la journée dans son orageraie en périphérie de Bamako. WOW! Que cela a fait du bien de sortir de la ville, de la pollution, du bruit!
Après un peu d'attente dû aux incontournables pannes et/ou crevaisons qui sont le lot des déplacements ici, nous sommes arrivés dans ce merveilleux endroit de repos.
J'ai enfin eu le plaisir de m'entourer de femmes Maliennes et de cuisiner à la traditionnelle avec elles! Les sourires et les complicités qui transcendent la langue et la culture étaient au rendez-vous et ce fût magique.Puis le partage d'un repas, longuement préparé, sur une natte assis tous ensemble par-terre à déguster de la main droite tout ces bons plats... C'était super!
Les marches à travers l'orangeraie, le thé sous l'arbre, les échanges, les silences. Voila de quoi fût tissé notre dimanche.
Reste gravé en moi, ce moment tout simple et tout doux ou j'ai entendu le murmure du vent dans mes oreilles et le froissement de l'herbe sous mes pieds... choses absentes de la vie citadine.
Après un peu d'attente dû aux incontournables pannes et/ou crevaisons qui sont le lot des déplacements ici, nous sommes arrivés dans ce merveilleux endroit de repos.
J'ai enfin eu le plaisir de m'entourer de femmes Maliennes et de cuisiner à la traditionnelle avec elles! Les sourires et les complicités qui transcendent la langue et la culture étaient au rendez-vous et ce fût magique.Puis le partage d'un repas, longuement préparé, sur une natte assis tous ensemble par-terre à déguster de la main droite tout ces bons plats... C'était super!
Les marches à travers l'orangeraie, le thé sous l'arbre, les échanges, les silences. Voila de quoi fût tissé notre dimanche.
Reste gravé en moi, ce moment tout simple et tout doux ou j'ai entendu le murmure du vent dans mes oreilles et le froissement de l'herbe sous mes pieds... choses absentes de la vie citadine.
mardi 11 novembre 2008
lundi 10 novembre 2008
LE VOYAGE FORME LA JEUNESSE
C’était il y a 3 semaines. Je tournais les pages de mon roman du moment avec avidité. Mes yeux ont alors trébuché sur un passage qui, pour moi, résonnait fort. L’histoire se déroulerait dans le nord ouest africain, un roman écrit en 1951. L’auteur, à travers un des personnages, exprimait sa vision, ce qui différenciait le voyageur du touriste. Le voyageur, selon l’auteur, remet en cause les valeurs de son pays d’origine, est capable de saisir les différences, les nuances, de comparer ce qu’il voit, ce qu’il vit et ce qu’il sent. Quant au touriste, il jouit tout simplement de la différence sans pour autant remettre en question ses propres valeurs ou celles de son lieu d’origine. En ce qui me concerne, deux mois à Bamako, dans ce pays du Sahel, auront été suffisant pour provoquer le réflexe du voyageur.
Le premier élan, j’imagine tout naturel, bien que teinté d’incompréhension, m’a fait toucher à une certaine idéalisation. Idéalisation du rythme, du lien des relations, des mœurs et des coutumes, du coup, tout devient plus. Puis, lentement, sont arrivées les premières vagues de nostalgie et de manque. À mon insu, se sont préparées les premières secousses, la source de ce qu’on appelle le choc je présume. J’exprimais à un ami récemment que moins j’idéalisais l’Afrique et plus je l’aimais. Semblable à la relation amoureuse, lorsque l’autre devant nous s’humanise, abandonne son statut de perfection après quelques mois ou quelques années, je ressens à présent un lien d’authenticité et véritable avec ce peuple et ce pays.
J’ai dû me faire petit par contre, me faire plus souple et abandonner l’espoir de réponses intelligibles. Le self made man que je suis ou que je pensais que j’étais s’est alors incliné. À voir tous ces gens se tourner vers l’est, cinq fois pas jour, déposer les genoux sur le sol, les mains vers le ciel et faire silence, je me suis laissé guider. Ce peuple est bel et bien en équilibre entre combler le grand vide et le contempler. J’imagine qu’à trop vouloir donner un sens voire une direction à notre vie, on oublie l’autre signification du mot sens. Et si le mot sens, comme Christiane Singer le disait, voulait dire également la raison de notre incarnation, de notre mission? Peut-être cesserions-nous de chercher les panneaux d’indication, la direction vers laquelle il faut aller? Peut-être serions-nous à même d’accepter le grand espace, l’opposé du palpable et du concret. Je vous laisse sur ces 3 citations;
Nous sommes quelques fois aussi différents de nous-mêmes que des autres.
-La Rochefoucauld
Les gens qui vont prier pour voir la pluie apparaitre se munissent rarement de parapluie.
-Auteur inconnu
Je cessai d’aspirer à un monde meilleur, car je contemplais enfin la création dans sa totalité, et à la lumière de cette intelligence plus claire, j’en vins à comprendre que, bien que les choses supérieures fussent meilleures que les choses inférieures, la somme totale de la création est meilleure que les choses supérieures toutes seules.
-Saint Augustin
Le premier élan, j’imagine tout naturel, bien que teinté d’incompréhension, m’a fait toucher à une certaine idéalisation. Idéalisation du rythme, du lien des relations, des mœurs et des coutumes, du coup, tout devient plus. Puis, lentement, sont arrivées les premières vagues de nostalgie et de manque. À mon insu, se sont préparées les premières secousses, la source de ce qu’on appelle le choc je présume. J’exprimais à un ami récemment que moins j’idéalisais l’Afrique et plus je l’aimais. Semblable à la relation amoureuse, lorsque l’autre devant nous s’humanise, abandonne son statut de perfection après quelques mois ou quelques années, je ressens à présent un lien d’authenticité et véritable avec ce peuple et ce pays.
J’ai dû me faire petit par contre, me faire plus souple et abandonner l’espoir de réponses intelligibles. Le self made man que je suis ou que je pensais que j’étais s’est alors incliné. À voir tous ces gens se tourner vers l’est, cinq fois pas jour, déposer les genoux sur le sol, les mains vers le ciel et faire silence, je me suis laissé guider. Ce peuple est bel et bien en équilibre entre combler le grand vide et le contempler. J’imagine qu’à trop vouloir donner un sens voire une direction à notre vie, on oublie l’autre signification du mot sens. Et si le mot sens, comme Christiane Singer le disait, voulait dire également la raison de notre incarnation, de notre mission? Peut-être cesserions-nous de chercher les panneaux d’indication, la direction vers laquelle il faut aller? Peut-être serions-nous à même d’accepter le grand espace, l’opposé du palpable et du concret. Je vous laisse sur ces 3 citations;
Nous sommes quelques fois aussi différents de nous-mêmes que des autres.
-La Rochefoucauld
Les gens qui vont prier pour voir la pluie apparaitre se munissent rarement de parapluie.
-Auteur inconnu
Je cessai d’aspirer à un monde meilleur, car je contemplais enfin la création dans sa totalité, et à la lumière de cette intelligence plus claire, j’en vins à comprendre que, bien que les choses supérieures fussent meilleures que les choses inférieures, la somme totale de la création est meilleure que les choses supérieures toutes seules.
-Saint Augustin
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