samedi 20 décembre 2008

Pathétique ou nostalgique

L’accablante polémique à propos du sapin des fêtes ou de Noël, l’incessant débat sur le réchauffement climatique, la nouvelle coalition pour empêcher Harper de gouverner, les foules dans les milliers de centre commerciaux au boxing day, les ‘drinks alcoolisés à la mode’ pour le temps des fêtes, la ville de Montréal surprise par la dernière tempête de neige, le Parti Québécois qui ressuscite, l’excitation de voir enfin un ‘premier député’ de gauche accéder à l’assemblée nationale, les détenus dans les prisons illégales américaines qui se font torturés avec de la musique heavy métal à plein régime, les mises à pied avant Noël dans les nombreuses entreprises, les dizaines de pétitions sur le courriel ayant besoin de ma signature pour empêcher la bêtise, Britney Spears qui revient au top du palmarès, le débats des chefs, les jeux virtuels qui violent l’enfance à grand coup d’inconscience et de mensonges, les yogourts à faible teneur en gras, les incessantes discussions sur la privatisation du système de santé, les Canadiens feront-ils les séries, les chaînes de lettres virtuelles qui font promotion de la culpabilité, les querelles concernant le mariage gai… et on me demande si je m’ennuie de chez-nous là-bas à Bamako!!!

L’odeur du glaçon collé à ma vieille mitaine Chlorophylle, le vert jade translucide des feuilles naissantes au mois de mai, le son de la bouteille de porto ou du Single malt lorsqu’on l’ouvre avant le partage entre amis, les jambes qui surchauffent devant le feu et le dos qui frissonne avant d’entrer dans la tente un soir de juillet, l’odeur du plat au four un samedi après-midi pluvieux de novembre, le son que font les pages d’un nouveau livre en les tournant calé dans un fauteuil un dimanche matin gris, le murmure des écoliers dans le silence de la maison un matin de semaine en avril, les rires incessants entre amis et l’odeur de l’alcool sur la nappe froissée suite à un repas trop copieux, la cacophonie estudiantine et la lecture d’un magazine qui accompagne l’espresso à la Brûlerie un jeudi après-midi, l’écho du roucoulement de la cafetière le dimanche matin, la lumière de février qui transperce le vitrail suspendu de la fenêtre de ma chambre, la fracasse de rires autour de la table un jeudi après-midi en rencontre d’équipe de travail, les cimes des Appalaches qui dessinent des courbes infinies au crépuscule, les mains enfouies dans la mouillure et la tiédeur d’une citrouille la veille de l’Halloween avec la fée qui menace de la transpercer, le parfum des foins coupés au début de l’été, le son de la pagaie fendant la surface de l'eau sous les étoiles en pleine nuit des perséïdes, les genoux en bouilli sur la neige de gros sel dans la joyeuse course de descente du mont Pinacle au mois de mars, la pelure de la pomme qui craque sous la bouchée violente et affamée un après-midi de fin septembre, le son feutré et sourd de ma salle de cinéma préférée avant la projection, les effluves du vin pourpre qui se laisse choir dans la coupe avant la première lampée du vendredi soir, le son des nouvelles cordes de guitare une soirée de juin assis sur les marches de la galerie, la voix de ma fée qui m’appelle pour la réconforter le soir du premier orage fracassant et éblouissant de l’été, la lourdeur de la canicule d’une soirée d’été qui liquéfie la peau et donne à Montréal l’air d’Atlantis émergeant du fond du fleuve, la même câline de guirlande qui s’emmêle à chaque année en faisant le tour du sapin qui libère ses odeurs sucrées de forêt froide, l’appel du papa lancé par fée carabosse; c’est bien la fée des étoiles qui ouvre la porte avec sa clef magique parce qu’il n’y a pas de cheminées ici en Afrique pour le Père Noel… quelqu’un sera là à l’aéroport pour m’accueillir?

Christian

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